Arbitre : Baba (du comité des arbitres qui ne voient pas le temps passer)
Recette : Mogettes et cochons braisés et merguez
Score Mildioux : 3 essais
Score Babas de Yon : 4 essais.
L’équipe : Titi Peres (soigneur ravitailleur sélectionneur) Claudius, Jean-Philippe, Gérald, Franck, Grand Michel, Jean-Louis, Jean-Michel, Jean-Luc, Joël, Eric, Stéphane (préparateur mental), Blanche & Violette (aides aux personnes âgées), votre serviteur.
Dernier déplacement de l’année fort attendu et mis en place de mains de maître par Jean-Philippe, le voyage en Vendée allait donner l’occasion aux Mildioux de rendre leur amicale visite de 2007 à leurs désormais voisins les Babas de Yon. Les Babas, rappelons-le, sont ceux qui avaient recueilli notre Hervé fétiche, alors orphelin d’une équipe de rugby, après qu’il eût (il y a 4 ans déjà) décidé de partir à la conquête de l’ouest…
Décidé à faire reculer coûte que coûte le dérèglement climatique, les Mildioux firent le voyage en train. Et en parlant d’entrain, n’hésitèrent pas de bon matin à faire chanter les bouchons de vins blancs et tintinnabuler les terrines. Ceci, à la stupéfaction générale et envieuse du wagon et de Jean-Louis en particulier qui se rendit compte rapidement que les céréales Cherrios avant le Sancerre, ça reproche.
Des reproches qui ne devaient pas tarder à le poursuivre un peu tout au long d’une journée de solstice, dont il ne vit que peu de jour, finalement. Une escale à Nantes plus tard, nous permit de claquer la bise à notre autre Mildioux de l’Ouest, le Jean-Luc. Très opportunément ce dernier récupéra Blanche & Violette pour les confier à son Agnès de compagne et leurs permettre de passer un week-end nantais en compagnie de leurs amies de toujours : Marie & Anna (ses filles). A noter que par ailleurs Jean-Luc est aussi le parrain de Violette.
Nous nous en sortions assez bien, donc. Car la suite du programme n’avait rien d’un planning de centre de Loisirs. Accueillis à bar ouvert dès notre arrivée dans l’excellent Club House de La Roche-sur-Yon, par un commando de Baba Yonnais motivés et emmené par Hervé himself, les Mildioux coulèrent des apéros heureux à papoter nonchalamment avec leur vis-à-vis les Christophe et les Pascal…
A ce moment-là Jean-Louis se perdait toujours en conjectures introspectives. La grillade qui s’en suivit fut une assez bonne entrée en matière à la météo qui devait nous attendre sur le pré, un peu plus tard. Après les discours d’usage et les échanges culturels, il fut décidé d’aller se désaltérer dans un établissement fort sympathique autour d’une finale de « prodédeu ».
Et c’est là, cher lecteur mon frère, que je peux me vanter d’avoir vu des girafes en pays vendéen. Pour faire court, la girafe est au Mildiou ce que le Mr Freeze est à ses enfants. Les Mildioux auraient bien prolongé la soirée au bistrot à regarder la demi autour de quelques demis, mais c’était sans compter sans la soif de jeu des Babas Yonnais.
Nous nous retrouvâmes donc par un bon 30° à l’ombre à jouer des babas qui complétèrent sans barguigner notre cruel manque d’effectif. Car sans nous vanter, nous eûmes un cruel manque d’effectif. Sur le terrain chaque Mildiou et notamment Hervé qui renouait pour l’occasion avec son maillot frappé de la grappe (le maillot), chacun se mit en devoir de palier le cruel manque d’effectif et certaines lacunes de lucidité sur lesquelles nous ne nous étendrons pas, car à l’heure ou nous mettons en ligne ce conte-rendu, Jean-Louis continue certainement de s’interroger dessus (les lacunes).
Car oui, qu’il soit dit ici solennellement que ce fut une des rares fois de ma carrière rugbystique où j’entrai sur le terrain avec une musette et un petit mal de crâne qui fleurait bon l’anisette et le vin blanc matinal.
La bonne surprise c’est que malgré nos âges avancés respectifs aucun de nous ne fut victime de la canicule, hormis un petit coup de chaud pour Hervé et de légers flottements passagers pour Jean-Louis, mais rien d’anormal dans son cas. Fort heureusement aussi, les Mildioux dans un sursaut magnifique de dignité se mirent en devoir de donner une bonne image du rugby Francilien en défendant ardemment ses abatis. A tel point que le match fut aussi le théâtre de la dernière blessure Mildiouse de la saison (cette fois–ci, c’est la dernière, juré).
En effet, au cours d’une phase de défense spectaculaire, dont Jean-Luc a le secret, ce dernier servit de tapis de gym à l’un de ses vis-à-vis qui lui retomba dessus à genou rabattu, mais en tout bien tout honneur. Se faisant, Jean-Luc peut donc se vanter d’une magnifique déchirure intercostale qui devait l’empêcher de rigoler à peu près pendant une semaine après le choc.
Vous pensez bien que pendant toute la 3ème mi-temps les collègues Mildioux de Jean-Luc se firent une joie de ne faire rire Jean-Luc sous aucun prétexte. Cette ténacité des Mildioux fut d’autant plus méritoire que l’arbitre (qui fut par ailleurs assez sévère avec ses Babas et plutôt complaisant avec les Mildioux) avait nonobstant un « chrono en bois avec ressort en osier » selon l’expression imagée de Jo Riu. La première mi-temps dura à peu près dans les 42 minutes, tandis que la seconde (qui faillit être la der des der), devait mettre fin à un interminable suspense : le match retour Baba/Mildioux allait-il se solder par un score d’égalité ?
Non, car au bout du bout de la quarante cinquième minute nos hôtes égalisèrent au soulagement de tout le monde y compris de l’arbitre et à l’indifférence de Jean-Louis qui voguait déjà dans une autre dimension.
La soirée qui s’en suivit fut tout aussi chaleureuse, nous nous réconciliâmes avec l’apéro et nous découvrîmes les mogettes, fameux petits haricots de Vendée, qui devaient faire les délices de certaines chambrées. Certains continuèrent la soirée histoire de voir savoir si l’on pouvait prendre un Baba au Rhum, dans un autre établissement des mieux fréquentés en cette période de fête de la Musique, que Jean-Mi s’ingénia à prolonger toute la journée du dimanche qui suivit. En effet Jean-Mi joue délicieusement de la mogette, en revanche, je vous confirme qu’il chante abominablement mal.
La journée de dimanche s’écoula paisiblement dans un autre établissement et autour d’une autre finale de demis. L’accueil formidable des babas continuait de faire merveille, et ce n’est pas Jean-Louis qui nous contredira, hein Jean-Louis ? (sacré Jean-Louis). On se quitta à regrets. Mais la soirée fut loin d’être morne.
Elle fut l’occasion pour les Mildioux, d’effectuer une 1ère en gare de Nantes : laisser un joueur sans surveillance dans les toilettes au nez et à la barbe des services de sécurité pourtant sur les dents dans le cadre de l’opération épervier vigilance orange. On pouvait tout craindre de ce déplacement Jean-Mi aurait pu, à lui tout seul, faire capoter la fête de la musique, Jean-Louis aurait pu se réveiller au beau milieu d’une phrase, que sais-je encore ; mais de là à imaginer que nous allions perdre Claudius ! Claudius, le plus sage d’entre nous !
Imaginez son désarroi : l’espace d’un petit pissou qui avait dû durer le temps d’évacuer le contenu des douves du Château de Chilly et notre pauvre Claudius se retrouva gros jean comme mogette, de retour de la toilette, courant d’un écran à l’autre pour essayer de repérer un train dont il n’avait ni l’horaire ni le quai ni la destination ni, détail fâcheux, le billet qui va avec.
Pendant ce temps là, les Mildioux s’interrogeait en rigolant à moitié sur qui avait vu Claudius en dernier… et pendant ce temps le sac de Claudius, lui, voyageait tranquillement avec un billet… Quelle histoire, ah vraiment, merci Hervé
La phrase du jour :
« Allô Jean-Mi, mais vous êtes à quel quai ? » (Claude)
« à Quel quai? rhô ! rhô ! rhô ! » (Jean-Mi)