Ce match au Pays de Galles, cette épopée devrais-je dire, fut l´occasion pour plusieurs d´entre nous d´honorer leur première « cap » internationale sous le maillot Mildioux : Jean-Noël notre deuxième ligne Sud-africain 1er auteur interprète de l´histoire en chansons Basco-Gaëllique, (je l´ai vu de mes oreilles), Philou Guégan dont les ascendances Celtes lui valurent un traitement de faveur sur le terrain, Sébastien, notre french lover qui a failli demander la naturalisation Galloise, Martial, à qui il a fallu réapprendre quelques rudiments de français avant que de le laisser rentrer chez lui, Fanfan Garnier, qui a cultivé de vigoureux échanges culturels avec certains de nos vis-à-vis de Swansea, Thierry Dieu le seul type capable de commander une vodka orange dans un pub gallois typique, en gardant son sérieux.
C´était donc une tournée « en immersion », sorte de baptême du fût pour pas mal d´entre nous : Gégé a découvert la cervoise tiède, la sauce à la menthe et le décalage horaire… heureusement Sylvain par la seule force de sa présence sobre rassura tout ce petit monde ; il faut dire qu´à l´hôtel il partageait avec Nathalie, une suite nuptiale digne du palais des Ceausescu ; tapissée d´une moquette de 30 cm d´épaisseur, la salle de bains était équipée d´une balnéo à faire mouiller d´envie Esther Williams elle-même, et la décoration était d´un style aussi gaie que Derrick quand il sait qu´il n´aura pas de bière ni de saucisse au petit déjeuner.
Bref, pas de doute nous étions outre-manche, dépaysement assuré Sur le terrain, tout se passa comme prévu : match amical ou pas, le Gallois joue sans préjugés ni concession : ce fut donc plaisant à jouer. Partis en fanfare nous marquâmes deux essais de ¾ très sportivement applaudis par nos hôtes au figures burinés par les embruns… Nos conquêtes en touche furent vertigineuses : soutenus à bouts de bras par Pierre-Yves et Michel Jean-Noël fit une moisson appréciable. Il m´avoua plus tard que là-haut, il avait vu le stade de Cardiff et qu´un pinte de bière lui apparurent soudain dans un grand flashe : donc mes amis, dans certaines phases de jeu, et la suite de la soirée allait me le prouver : le sauteur en touche a la faculté de voir l´avenir.
Mais nos opposants n´étaient pas là pour se laisser mettre en bière (tout au moins pas tout de suite) et ne voulurent pas être en reste, et en parlant de restes, (hou, la belle transition !) rappelons que nos camarades vétérans de Swansea en avaient de beaux car ils ont, pour pas mal d´entre eux, joué à… Swansea qui évolue tout de même à bon niveau.
La seconde mi-temps fut donc plus longue pour nos Mildioux qui devaient, en outre, se contenter d´un coaching limité à 2 remplaçants, ce qui n´est pas mal, mais ce qui n´est pas trop, face à une trentaine de Gallois surchauffés par une météo torride (si j´en crois la tenue des Swanséanaises). Ainsi, les Gallois marquèrent deux essais pleins d´une virile abnégation en seconde période, en jouant astucieusement de la configuration des éléments naturels, à savoir : la bière locale, (qu´ils nous avaient fait boire de force), le golf Stream caniculaire, le terrain qui, vu sa dénivellation, est aussi la seule réserve naturelle pour Dahus au monde.
Au passage notons que suite à un malencontreux refus de priorité, Phiphi Bonneu abandonna son sobriquet « Bioutifoul Paf » pour celui, plus adéquat désormais, de « Bioutifoul Pif ». Enfin, Fanfan Garnier, victime d´un cocasse quiproquos culturel, fut la vedette d´une bénigne et pittoresque algarade avec nos vis-à-vis. Vous allez rire : un d´eux avait mal interprété l´amicale bourrade que Fanfan Garnier lui avait affectueusement administré, juste avant le coup de sifflet final… (ah ah ah ! je revois encore Phiphi Bonneu riant de toutes ses narines devant la méprise de ses camarades de jeu)
En somme, nous gagnâmes la première mi-temps et, très sportivement, nous laissèrent nos hôtes remporter la seconde… D´autant qu´il nous fallait « sous la semelle en garder » pour la troisième mi-temps…
En effet, à peine avions-nous terminé notre récital Afrik Simone et notre medley « Pit & Rick » sous la douche en terre battue des rustiques mais typiques vestiaires Gallois, que les mondanités du Club House nous appelèrent. Et quel Club House, mes amis… Imaginez tous ces maillots encadrés aux vieilles boiseries datant de 50 avant l´invention de l´essai à 4 points, des pompes à bière d´où écumaient de fastueux breuvages : noirs, ambrés ou mordorés, imaginez ce buffet froid authentiquement Gallois.
Un énorme buffet dont les sandwiches, dit-on, expliqueraient à eux seuls l´héroïque comportement des pilotes de la RAF durant la dernière guerre ; en effet, quand on a survécu à l´un de ces amuse-gueules ce n´est pas une malheureuse escadrille de Messerschmitt qui va vous faire reculer…
Oui, c´était un vrai Club House avec de vrais gens dedans, des Gallois qui jusque tard dans la nuit nous ont régalés de leur lager, bitter, et autres ineffables potions celtiques ; des Gallois qui bien sûr chantèrent… Ils chantèrent tant et si bien qu´ils donnèrent des idées aux Mildioux…
On eût dit que les Gallois nous avaient prêté ce don ancestral de chanter beau et à plusieurs voix : car il y a bien longtemps que je n´avais pas vu mes chers Mildioux s´égosiller avec tant de coeur et de choeur, parfois même c´était presque juste ! J´en ai vu parler couramment le Gallois, d´autre improviser sur d´improbables mélodies empruntées au générique de L´ ORTF… Donc c´était une vraie soirée d´après match où des amitiés éternelles se nouèrent pour quelques heures.
Le Dialogue du jour :
Un Gallois : lkjhlkjhdc !?
Pascal Genty : what?
Un Gallois : lkjhlkjhdc !?
Pascal Genty : what?
Un Gallois : lkjhlkjhdc !lkjhlkjhdc ?
Pascal Genty : Ah ok ! ok !ok ! sankiou !